Suis-moi, je te fuirai pas.

mercredi 29 février 2012

La collectionneuse



«La laideur, c’est une insulte pour les autres.» Eric Rohmer

Prétentieuse, romantique, esthète et littéraire, je suis une fan d’Eric Rohmer. On me dit souvent que j’ai un accent précieux ou que je parle comme dans un livre. Ou comme dans un film de Rohmer. A chaque fois qu’on me dit ça, je tombe encore un peu plus amoureuse de moi.

Pour ma première critique rohmerienne, j’ai choisi un titre accrocheur car prometteur sur Twitter: La collectionneuse.

La collectionneuse s’inscrit dans les délicieux contes moraux de Rohmer, c’en est le quatrième volet.

Les contes moraux, c’est comme les fables de La Fontaine mais avec des hommes, c’est également plus long, plus beau et érotique.
Sinon, pour le commun des mortels aka les gueux, c’est chiant, long, bavard et prétentieux.
Comme moi.

Adrien (Patrick Bauchau), grand dandy méché, passe ses vacances dans une grande maison du sud de la France en quête du néant. Mais ce projet est troublé par celui avec qui il cohabite : Daniel (Daniel Pommereule), sorte de Phlippe Katerine philosophe et surtout : Haydée (Haydée Politoff), nymphette offrant à bien des hommes, ses délicieuses gambettes.
La scène d’ouverture, de deux minutes environ nous montre Haydée marchant au bord de la mer. On y voit sa nuque beaucoup, ses genoux, ses hanches.
On sait dés lors qu’Haydée sera l’objet du film, le lumineux objet de désir.

Haydée est très jeune, en quête de bonheur. Ainsi, elle couche avec beaucoup d’hommes pour y parvenir. En vain. Adrien, quant à lui est en quête de repos, il cherche à ne rien faire si ce n’est lire et se baigner. En vain. Haydée et Adrien se tournent autour et plus Haydée se rapproche d’autres hommes qu’Adrien (dont Daniel), plus Adrien est titillé.

Malgré son titre pseudo érotique, La collectionneuse n’est pas un film sur la quéquette mais sur la conquête. Et comme dans beaucoup de films de Rohmer, il pose des questions sur l’infidélité : Un désir? Un besoin? Ou commence t-elle? Existe t-elle? A t-on besoin de faire l’amour pour être infidèle? N’est-elle après tout pas plus qu’un concept comme l’amour, le nihilisme et le bonheur?

C’est aussi un film sur la liberté-Attention, je vais me la péter-
Haydée est une incarnation de la Grâce qui vient troubler le nihilisme philosophique d’Adrien (en gros, le fait qu’il soit méga reulou à se prendre autant la tête) : il est immédiatement troublé, tombe malgré lui amoureux d’elle, mais au dernier moment, pêche par quête de pouvoir (C’était du bluff sa quête nihiliste, trop beau pour être nihiliste) et renonce à son bénéfice pour retrouver une illusoire liberté.
Sa liberté n’est en effet pas la liberté volontaire infinie de Descartes : l’infinité divine elle-même —En effet, si Adrien tombe sous les charmes enfantins d’Haydée, c’est parce qu’il en a pris l’intime décision en refusant de rejoindre sa régulière à Londres, il est conditionné par son refus d’aimer celle qui l’aime, par sa soif d’absolu et d’aventure et tout à la fois par la morale qui le condamnera une fois cette soif repue.

C'est monstrueux comme je me la suis pétée.

Disponible en DVD
Editeur : Opening
Zone : 2
Date de sortie : 22/09/2006
Bonus: Court métrage : UNE ÉTUDIANTE D’AUJOURD’HUI (1966)








4 commentaires:

  1. C'est monstrueux comme je me la suis pétée : hi hi

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  2. Je ne te connaissais pas ce goût pour Rohmer ! Encore un point commun, ça devient d'un lassant.Tu aurais pu préciser que ce film date de 1967, comme quoi la France n'a pas découvert le sexe en 1968 (pas plus qu'en 1969)

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  3. Je ne suis pas étonnée que tu aimes Rohmer, les gens qui m'aiment souvent, aiment Rohmer car ce sont des gens de goût. Je critiquerai d'autres de ces films, tous vus, et tous plus d'une fois. La folie douce qu'ils disent.

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  4. Ne te connaissant pas de vue (hélas), dire que je t'aime est excessif ! Que j'apprécie ta compagnie électronique très certainement. bises...................

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